La planète des singes (Planet of the Apes) réalisé par Franklin J. Schaffner

La planète des singes

RÉSUMÉ : Parti en 1972, un engin spatial américain piloté par 4 humains : 3 hommes et une femme navigue dans une galaxie à la vitesse de la lumière. Au terme d’un voyage de 18 mois à cette même vitesse, le vaisseau amerri, pour couler rapidement, en 3978 (temps terrestre) sur une mystérieuse planète de la constellation d’Orion. L’unique femme n’ayant pas survécu à son hibernation, les trois astronautes survivants, le capitaine George Taylor, ainsi que les lieutenants John Landon et Thomas Dodge, y découvrent une peuplade d’humains primitifs et muets dominés par une civilisation de singes très évolués et dotés de la parole…

Oui. Vous avez bien vu. Pour le premier thème des extravagances de F&M sur la présence « d’animaux parlants » j’ai choisi La planète des singes de 1968. J’avoue que je me suis moi-même étonnée pour ce choix, dans la mesure où la première chose qui me vient à l’esprit lorsque l’on me parle d’un film avec des animaux parlants est le dessin animé. Ou les films pour enfants à la rigueur.. Et je ne suis pas peu fière d’avoir choisi ce film, non seulement qui me tentait, mais qui en plus date d’un bon moment maintenant ! Et j’ai peu de doutes sur le fait que mon très cher acolyte Florian sera étonné de ce choix plutôt inattendu !

Donc pour ouvrir la première page de ce défi des extravagances de F&M, dont j’ai auparavant tenté de vous expliquer le concept, voici mon avis sur La planète des singes, premier volet de la saga, réalisé en 1968.

Un peu vieux comme film, mais au pire, on s’en fout !

Comment vous dire que ce film est une petite pépite, malgré les quelques « inconvénients » du cinéma de cette époque. Parce-que oui, la petite musique de ‘suspense’ qui se répète assez souvent est plus que dérangeante quand on en a pas l’habitude. Mais après tout j’aurai aussi bien pu couper le film et regarder directement les films qui sont sortis plus tard. Mais non, je suis pas comme ça, j’aime tout regarder ou au contraire rien du tout.

Une véritable leçon sur notre société

Alors mis à part ce petit côté vieillot – par ailleurs accentué par les costumes des singes – on retrouve dans ce film un véritable miroir de la société, qui est cependant dirigée par les primates. Les humains se voient enfermés, torturés, réduits à de simples cobayes, au même titre que nous traitons les espèces « inférieures » de notre monde. Et le plus flagrant pour moi là-dedans, ce sont les commentaires des vieux singes, qui tentent de sauver leur monde en manipulant les humains, en soulignant le fait que l’Homme détruit tout sur son passage. Je ne peux pas dire le contraire. Nous sommes finalement les plus destructeurs de la planète, que ce soit voulu ou non, c’est la sagesse du singe. On peut d’ailleurs repérer cette petite référence à la sagesse dans le film, alors que l’homme – personnage principal – est jugé par trois primates importants de cette société – qui chacun représentent l’un des sages de la sagesse (l’un avec les mains sur la bouche, l’autre sur les yeux et le troisième sur les oreilles). Il est pourtant indéniable que les singes ‘fondateurs’ de cette société sont tous ce qu’il y a de plus atroce et de plus violent.. envers l’Homme. Ils font en sorte de cacher la vérité à la civilisation primate, dans un but protecteur. L’Homme est mauvais, sauvage, sans intelligence quelconque. Il faut l’étudier, l’exposer – vivant comme mort -, l’enfermer. C’est selon moi l’image de ce que nous faisons d’être qui sont considérés comme intellectuellement inférieurs, comme s’ils ne méritaient que d’être les sujets d’études scientifiques.

La planète des singes est selon moi un certain reflet de notre société, qui nous crache à la figure ce que nous pouvons être : stupides, idiots, en quête de pouvoir. Ce film dépeint tout bonnement la bêtise humaine, par une inversion des rôles avec les humains qui deviennent ‘animaux’ et les singes qui prennent le pouvoir d’une société qui ignore ses propres origines. À voir, tout simplement.