Elle, tome 1 : Mai 1944 de Fanny Montgermont

Elle

RÉSUMÉ : 1944… En pleine seconde guerre mondiale, la ville de Rennes est pilonnée par les bombardements.

Au milieu des ruines, Hippolyte la découvre.

De grands yeux bleus, des belles boucles blondes… Un visage d’ange !

Cette étrange jeune fille va bouleverser son destin.

À l’achat de cette bande-dessinée, j’ai tout de suite été attirée par sa douce couverture. Ce n’est que par la suite que j’ai découvert que l’histoire se déroulait à Rennes, où j’ai vécu quatre ans.

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My old lady réalisé par Israel Horovitz

My old lady

RÉSUMÉ : Mathias, quinquagénaire new-yorkais, arrive à Paris pour vendre l’appartement que lui a légué son père. Il découvre que cette belle demeure est habitée par une vieille dame, Mathilde, qui vit en compagnie de sa fille Chloe. Il apprend bientôt que Mathilde et son père furent amants.

Bonjour à tous ! Je vous retrouve enfin avec un article. Puisque même si je ne suis plus très présente du fait du rendu imminent de mon mémoire de master, je tiens au moins à publier mon article des Extravagances à l’heure ! Par conséquent, voici mon avis sur My old lady afin de répondre au thème du mois de mai : « Un film avec Kristin Scott Thomas en actrice ». Pour ne rien vous cacher, et peut-être que vous l’avez déjà vu sur ma page facebook, j’ai beaucoup de mal avec cette actrice. Vue dans Elle s’appelait Sarah où je l’ai détestée, à contrario du personnage du roman (dont j’ai déjà parlé) que j’ai adoré. Je l’ai également vue dans Il y a longtemps que je t’aime, que l’on m’avait conseillé. J’ai davantage apprécié son rôle d’actrice, mais mon avis est resté mitigé. Quand on voit sa longue liste de rôles, je ne peux que remettre en question mes goûts (peut-être n’ai-je pas vus les bons films?). Voyons avec ce personnage qu’elle a incarné dans My old lady. J’ai d’ailleurs longuement hésité entre trois films, mais la présence de Maggie Smith, que j’aime beaucoup, a fini de me convaincre.

Un doublage français décevant

Je n’ai pas réussi à mettre la main sur la version originale (à moins qu’il n’existe qu’en français?). Par conséquent j’ai été très frustrée, d’autant que je voulais découvrir (enfin) Kristin Scott Thomas dans son registre natal. Mais finalement, ce qui m’a le plus déplu quant aux voix s’est avéré être celle du personnage masculin principal, incarné par Kevin Kline. Le doublage était tout bonnement foireux, en désaccord total avec le caractère du personnage. Les voix données ont rendu difficile mon appréciation première du film.

Une musique clichée mais appréciable

J’ai par ailleurs beaucoup apprécié les musiques du film. Très « françaises » afin de coller au stéréotype musical parisien (vu par les étrangers, évidemment nous écoutons quand même peu de l’accordéon à longueur de journée!). Quoi qu’il en soit le film présente une jolie bande-son qui ajoutent de la beauté aux images capturées de notre belle Capitale.

Des personnages attachants

J’ai été pour le moins décontenancée vis-à-vis d’un personnage, certes secondaire, mais qui me donnait l’impression d’un mauvais acteur. Il s’agit de l’agent immobilier par Dominique Pinon. La manière d’être du personnage ne m’a pas plu et me semblait complètement hors contexte, dans une pièce de théâtre peut-être, avec une accentuation trop forcée des traits de caractère ? Au cours du film, j’ai quand même quelque peu réussi à cerner le personnage, qui finalement fait partie intégrante de l’histoire et dont la personnalité colle plutôt bien.

Le personnage de Mathilde, quant à lui incarné par notre ‘sorcière’ Maggie Smith, est très attachant. On y découvre une nonagénère à la personnalité et au vécu complexe. Pleine d’humour, elle fait également preuve de beaucoup d’ironie et est ballottée entre ses illusions et la réalité. Émouvante dans son rôle de femme et de mère aimante, Mathilde nous émeut à chaque moment, que nous soyons d’accord ou pas avec ses opinions. Elle nous dépeint d’une certaine manière la vieille époque où elle a vécut, dans toute sa complexité, notamment en matière de mariages.

J’ai été par ailleurs très surprise par Kristin Scott Thomas, qui a rapidement su me convaincre par son rôle très attachant. Peut-être est-ce dû à sa personnalité modeste, à la recherche d’une stabilité affective, en terme de famille comme d’amour. En ayant tout le poids familial sur ses épaules (secrets, mère bercée d’illusions), le rôle de Chloé se révèle très énigmatique, notamment dans sa relation avec Mathilde (sa mère).

Le personnage masculin, Mathias, va quant à lui remonter dans mon estime vers la moitié du film. Au départ exécrable, sans cœur, et, je le redis, sans doublure qui se respecte, on s’attache petit à petit au personnage, au moment des révélations familiales. Finalement, on prend conscience de ses faiblesses au moment où lui-même s’en rend compte. En perpétuel conflit avec son père – pourtant décédé – on va pouvoir découvrir passé fait de souffrances et de complexité.

Nous sommes mêlés dans cette histoire entre deux images paternelles et maritales, entre deux relations mère/fille et père/fils qui au premier abord paraissent des plus éloignées, alors que finalement se cachent beaucoup de similitudes. Les personnages vont se déchirer, se réconcilier, se détruire, jusqu’à un dénouement des secrets de famille. Beaucoup de rancœurs sont présentes dans cette histoire, mais aussi beaucoup d’espoirs. Je terminerai d’ailleurs par une jolie citation de Samuel Beckett que l’on retrouve dans le film :

« Si tu ne m’aimes pas, je ne serai jamais aimée » Samuel Beckett

Elle s’appelait Sarah (Sarah’s Key) de Tatiana de Rosnay

Elle s'appelait Sarah

RÉSUMÉ : Paris 2002. Julia Jarmond, journaliste américaine, est chargée de couvrir la commémoration du Vél d’Hiv. Découvrant avec horreur le calvaire de ces familles juives qui furent déportées à Auschwitz, elle s’attache en particulier au destin de Sarah et mène l’enquête jusqu’au bout, au péril de ce qu’elle a de plus cher.

Paris 16 juillet 1942. À l’aube la police française fait irruption dans un appartement du Marais. Paniqué, le petit Michel se cache dans un placard. Pour le protéger, sa grande sœur l’enferme et emporte la clef, en lui promettant de revenir. Mais elle fait partie des quatre mille enfants raflés ce jour-là…


Je tiens tout d’abord à remercier ma petite maman de m’avoir prêté le roman de Tatiana de Rosnay, Elle s’appelait Sarah, – il y a un bon moment maintenant – car il m’a appris énormément de choses auxquelles je ne m’étais jamais intéressée avant, et qui aujourd’hui attirent en quelque sorte ma curiosité. Mais alors, de quoi ça parle ?

Un sujet touchant et assez méconnu

Ce livre traite d’une part de l’histoire française douloureuse et qui, il me semble, n’est pas assez connue de tous. Peut-être que je me trompe en disant cela et j’avance la théorie d’une méconnaissance certainement puisque moi-même je n’en connaissais rien du tout. Mais sommes-nous vraiment un exemple, moi et mes pathétiques connaissances en Histoire ? Je ne pense pas. Bref… Je ne connaissais pas du tout la Rafle du Vél d’Hiv, survenue à Paris le 16 juillet 1942 lors de l’Occupation pendant la Seconde Guerre Mondiale. L’auteure nous apprend de différents points de vue (une enfant juive ayant été déportée, ainsi qu’une journaliste américaine vivant à Paris dans les années 2000) ce qui s’est passé non seulement pour tous ces juifs durant cette guerre, mais surtout le sort qui était réservé à ces enfants. Ce que raconte également Tatiana de Rosnay dans cette histoire – malheureusement vraie – c’est le rôle de la police française dans ces déportations. En effet, dans ce passage sombre qu’est le Vél d’Hiv, on ne peut pas tenir coupable uniquement la police allemande, les français ont eu un rôle majeur dans cette tuerie. L’auteure installe aussi un grand suspense, là plus romanesque il me semble, en nous faisant découvrir au fil des pages le lien entre cette enfant juive et cette journaliste 60 ans plus tard.

Un enrichissement intellectuel

Comme je le disais plus tôt, j’ai beaucoup appris à la lecture de ce livre. Je ne suis pas une grande historienne, loin de là, mais ce livre m’a donné envie d’en connaître davantage sur mon pays et son histoire. Tatiana de Rosnay aborde cette période historique à travers les yeux d’une enfant de 10 ans. Je ne pourrais pas dire que j’ai pu me mettre à sa place. Je pense que l’auteure a réussi à installer une certaine distance, mais malgré tout j’ai éprouvé beaucoup de compassion, de pression, de suspense. Diverses émotions sont passées au fil des pages – j’avais d’ailleurs beaucoup de difficultés à quitter ma lecture. Le seul reproche que je pourrai faire concerne les moments où nous suivons la journaliste en 2002, devant écrire un article sur cette Rafle. En tant qu’américaine, la journaliste passe son temps à parler de toutes sortes de clichés qu’ont les français et parisiens principalement. C’était à chaque fois la même chose : une petite critique par-ci, une par-là. J’avoue que ça m’a rapidement énervée durant ma lecture. Mais malgré tout je n’ai pas pu décrocher de ce livre durant toute la période des fêtes de fin d’année. J’imagine que ma frustration passait vite étant donné que je savais que les passages de la journaliste étaient à chaque fois suivis du point de vue de la petite fille. Et malgré tous ces stéréotypes, l’enquête que mène la journaliste est vraiment prenante, on a envie d’en connaître la fin en même temps qu’elle.

En conclusion : je le conseille très vivement, c’est à mon sens un trésor tant au niveau de l’écriture que de l’histoire qu’elle apporte – que ce soit pour le plaisir de la lecture ou pour un enrichissement intellectuel.